C’est les livres qui donnent envie d’écrire…
– Quels livres ?
-Les livres de classe, même. On avait pas de livre, donc c’était les livres de classe. »
Marguerite Duras, dans Apostrophe, grand entretien avec Bernard Pivot en 1984.
La question de l’éducation est primordiale, surtout dans un pays comme le Sénégal où les manques sont considérables, ce qui entrave la qualité de l’éducation. La question est d’autant plus importante qu’elle constitue la deuxième priorité des Objectifs du Millénaire pour le Développement: « Assurer l’éducation primaire pour tous ». L’UNESCO considère l’éducation comme un droit humain pour tous, tout au long de la vie.
L’accès aux livres, aux manuels scolaires de qualités est un luxe que peu de sénégalais peuvent se permettre, en particulier dans les villages reculés où la pauvreté impose ses priorités au détriment d’acquisition de matériels scolaires (manuels, fournitures, sac à dos…) pourtant indispensables au bon déroulement d’une scolarité de qualité.
Le taux de pauvreté, au Sénégal, atteint 46,7% en 2015 selon la Banque Mondiale.
Les carences en matière d’éducation sont patentes, avec des chiffres qui montrent cette réalité : le taux d’alphabétisation moyen des adultes est inférieur à 50%, il se situe à 42,8% en 2014 selon l’UNESCO et on constate une forte inégalité homme/femme en la matière : 33, 6% de femme de cette tranche d’âge sont alphabètes contre 52% des hommes.
Paradoxalement, on constate que 81% de la population est scolarisé en 2014 selon l’UNESCO, et, encore plus paradoxal, que ce sont les femmes qui sont les plus scolarisées : 84, 3%, contre 78, 1% chez les hommes.
On peut penser que cette disparité entre les taux d’alphabétisation et de scolarisation dénote de manquements structurels (manque de formation des professeurs, budgets alloués en inadéquation avec les besoins réels, matériels vétustes…), et plus préoccupant, est liée à la situation socio-économique du pays.
L’école sénégalaise, malgré la présence des élèves, ne peut garantir l’alphabétisation de tous.
Face à ces constats, nous avons décidé de cibler notre intervention au Sénégal autour de la question de l’accès à l’éducation.
En France, nous récoltons du matériel scolaire et pédagogique que nous envoyons à la partie sénégalaise de l’association.
Au Sénégal, nous créons des contacts avec les professeurs pour connaître leurs besoins et ceux de leurs élèves, et essayons d’y répondre au mieux. Nous intervenons dans des écoles de village et dans la ville de Thiès.